Interrogé sur un éventuel redéploiement de ces personnels pour remédier au sous-effectif des pompiers, le porte-parole estimait fin juillet dans Marian que “le sous-effectif existait déjà avant la crise du Covid”. « Il faut recruter en masse et créer l’envie de devenir pompier volontaire. Nous aurions les mêmes pénuries si ces pompiers étaient rétablis demain », a-t-il ajouté. Selon le journal régional, ce Niçois fait depuis face à une vague de messages hostiles et haineux sur les réseaux sociaux. Mais les menaces ont redoublé cette semaine après qu’il ait été de nouveau interrogé sur sa “semaine à la télé”. “Jusqu’à présent, il y a eu des commentaires, mais pas de menaces directes”, a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant qu’il avait reçu des menaces de mort “depuis mardi”. “De nombreuses plaintes sont en cours”, a-t-il déclaré. Éric Brocardi a immédiatement reçu le soutien de plusieurs responsables politiques, dont le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a qualifié ces attentats d’”insupportables” sur Twitter. Le représentant de la Fédération française des sapeurs-pompiers reçoit des menaces de mort pour s’être publiquement opposé à la réintégration des sapeurs-pompiers non vaccinés. Quelle que soit son opinion, ces attaques sont intolérables. — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 17 août 2022 Le maire de Nice, Christian Estrosi, a également exprimé son “plein soutien” au porte-parole “qui a subi un lynchage honteux”. “Rien ne justifie”, selon lui, “cette violente vague d’insultes et de menaces”. Renaud Muselier, président (ex-LR) de la région Paca, a pour sa part critiqué le comportement de “quelques antivax irresponsables”. Soutien total au Commandant Éric Brocardi, représentant de @PompiersFR, victime d’un lynchage honteux depuis qu’il a pris position contre la réintégration des sapeurs-pompiers non vaccinés. Rien ne justifie cette violente vague d’insultes et de menaces. pic.twitter.com/T2g7ooV9dK – Christian Estrosi (@cestrosi) 17 août 2022 Enfin, Gilbert Collard, président d’honneur du parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, a qualifié les menaces contre Éric Brocardi d’”insupportables”, même s’il “n’est pas du tout d’accord” avec lui sur la question de la réinsertion des non-vaccinés. sapeurs pompiers. Même si je suis totalement en désaccord avec Éric #Brocardi et qu’il faut immédiatement réintégrer nos sapeurs-pompiers non vaccinés, il est insupportable qu’un sapeur-pompier soit victime de menaces de mort pour ses opinions : vive le débat démocratique ! pic.twitter.com/NocX0aEKrD – Gilbert Collard (@GilbertCollard) 17 août 2022 Cette mobilisation a permis un véritable effet domino. Sur Twitter, le hashtag “#JeSoutiensBrocardi” était tendance ce mercredi après-midi. Une vague de soutien a été saluée par Grégory Allione, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. “Je salue les innombrables messages et l’effusion de soutien au porte-parole des incendies. Un pompier hors pair, un responsable des communications hors pair, un ami ! », a-t-il tweeté. La FNSPF « va également porter plainte », a-t-il précisé.

Environ 5 000 pompiers volontaires ont été licenciés

A Nice-Matin, l’intéressé s’est ému de « cet immense soutien » et a pris position : « Tous les sapeurs-pompiers doivent répondre aux exigences médicales. Certaines ne peuvent pas fonctionner car elles ne protègent plus adéquatement la population. Il faut être cohérent : les pompiers eux-mêmes ont participé à la vaccination d’un quart de la population. » Le porte-parole de la sécurité civile Alexandre Zoissard a également déclaré à l’AFP qu’il avait fait l’objet d’insultes et de menaces. “Nous ferons tout ce qui est nécessaire en termes de dépôt de plaintes et de rapports de suivi sur la plateforme Pharos car cela ne peut pas continuer”, a-t-il déclaré. Éric Brocardi alerte régulièrement depuis plusieurs semaines sur le manque de moyens humains et matériels pour lutter contre les incendies de plus en plus violents. “Nous visons 250.000 sapeurs-pompiers volontaires alors qu’en ce moment nous en avons 197.000”, a-t-il répété au journal régional. Selon le ministère de l’Intérieur, la France compte environ 40 000 sapeurs-pompiers professionnels et 197 000 volontaires. Parmi eux, environ 5 000 bénévoles et 140 professionnels n’étaient pas vaccinés contre le Covid-19 en octobre 2021 et sont donc passibles de suspension. “Plusieurs dizaines, peut-être la moitié, ont été vaccinées” depuis, rapporte le Parisien Sébastien Delaveau le 29 juillet. Les sapeurs-pompiers non vaccinés constitueraient une part “infiniment petite” de l’effectif total, estimait Grégory Allione le 19 juillet à RMC. La question de la réinsertion de cette main-d’œuvre non vaccinée divise les politiques. Plusieurs dizaines de députés ont déposé fin juillet une proposition de loi visant à les rétablir, mais le gouvernement s’est rangé du côté de la décision de la Haute Autorité de santé, favorable au maintien de l’obligation de vaccination.