La Turquie assure qu’elle n’abandonne pas la cause palestinienne. Israël a annoncé mercredi 17 août le rétablissement complet des relations diplomatiques avec Ankara et le retour des ambassadeurs dans les deux pays. “Il a été décidé d’élever le niveau des liens entre les deux pays à des relations diplomatiques complètes et de renvoyer les ambassadeurs et les consuls généraux dans les deux pays”, a déclaré le Premier ministre israélien Yair Lapid dans un communiqué. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a assuré aux débats que la Turquie “n’abandonnera pas la cause palestinienne” et continuera à “défendre les droits des Palestiniens, de Jérusalem et de Gaza”. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Entre Israël et la Turquie, une réconciliation à petits pas
L’annonce, cependant, n’a pas été acceptée par le Hamas. « Tout accord avec le conquérant [israélien] c’est une légalisation de sa présence sur nos territoires”, a réagi le mouvement. “Nous attendons de tous les pays arabes, musulmans et amis qu’ils isolent l’occupant et fassent pression sur lui pour qu’il respecte les droits légitimes des Palestiniens”, a déclaré à l’AFP un responsable du mouvement palestinien Bassem Naim. Gaze.

Douze ans de cool diplomatique

Les relations bilatérales entre Israël et Ankara se sont tendues en 2010 à propos de l’affaire Mavi-Marmara, lorsque les forces israéliennes ont lancé une attaque meurtrière contre un navire turc tentant d’acheminer de l’aide vers la bande de Gaza, une enclave palestinienne sous blocus israélien. Après cet événement, Ankara a pris une série de mesures : expulsion de l’ambassadeur d’Israël, suspension des accords militaires bilatéraux, procédure devant la Cour internationale de justice pour contester le blocus de Gaza. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, fervent partisan de la cause palestinienne, a souvent critiqué la politique israélienne envers les Palestiniens. En mai 2018, suite à la mort d’une cinquantaine de Palestiniens tués par l’armée israélienne à Gaza, la Turquie a rappelé son ambassadeur en Israël et limogé l’ambassadeur d’Israël. Israël a répondu en renvoyant le consul général de Turquie à Jérusalem.

Intérêts stratégiques communs

Malgré les tensions, Israéliens et Turcs ont maintenu des canaux de discussion, parfois secrets, pour jeter les bases d’une normalisation de leurs relations. Les deux pays avaient également ouvert une nouvelle ère dans leurs relations ces derniers mois, qui a notamment été marquée par la visite historique du président israélien Isaac Herzog à Ankara en mars 2022. Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, avait tenu en sta fin mai une visite à Jérusalem dans le cadre de ce dégel diplomatique. Déjà en novembre 2021, M. Erdogan s’était entretenu au téléphone avec son homologue israélien et ancien Premier ministre Naftali Bennett – les premiers entretiens de ce type depuis 2013 – à l’occasion de la libération et du retour dans leur pays d’un couple de touristes israéliens retenus en Turquie. pour espionnage. L’annonce de la reprise de relations complètes intervient également à un moment où la Turquie est confrontée à une forte inflation et à une monnaie qui s’effondre. En janvier 2022, Erdogan a annoncé que son pays était prêt à travailler avec Israël sur un projet de gazoduc en Méditerranée orientale, auquel il s’était autrefois opposé. La question de la coopération énergétique entre les deux pays, dans le cadre des découvertes de gisements en Méditerranée orientale, se fait plus pressante alors que plusieurs pays européens cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe. Le monde avec l’AFP