Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour mettre fin à ce qu’il qualifie d’”actions agressives” de la France sous forme de violations de sa souveraineté, soutien qu’il apporte aux groupes djihadistes et d’espionnage. Le ministère malien des Affaires étrangères a distribué mercredi 17 août aux journalistes une lettre en ce sens adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence chinoise du Conseil de sécurité, auprès des autorités maliennes. Le pays d’Afrique de l’Ouest “se réserve le droit de recourir à la légitime défense” si les actions françaises persistent, selon la Charte des Nations Unies, a déclaré le ministre.

“Violations de l’espace aérien”

La lettre est datée du 15 août, date du départ du dernier militaire français au Mali après neuf ans de combat contre les jihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le coup d’État d’août 2020 s’est détournée de la France et de ses alliés de la Russie. Lire aussi Sans la France, le Mali face à la menace terroriste Abdoulaye Diop dénonce dans cette lettre les “violations répétées et fréquentes” de l’espace aérien national par les forces françaises et les vols d’avions français impliqués dans des “activités considérées comme de l’espionnage” et des tentatives d’”intimidation”. Les autorités maliennes disposent de “preuves substantielles que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour recueillir des renseignements au profit de groupes terroristes opérant au Sahel et pour larguer des armes et des munitions sur eux”, ajoute le texte. Lire aussi Après neuf ans au Mali, la France met fin à une mission impossible Les autorités françaises n’ont pas réagi à ces accusations. Le Mali « invite » le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France « cesse immédiatement ses actions agressives » et demande à la présidence chinoise de partager cette information avec les membres du Conseil de sécurité en amont d’une réunion d’urgence, indique Abdoulaye Diop. VOIR AUSSI – Le Mali “exige” que Macron mette fin à son “attitude néocoloniale”