Que s’est-il passé ce dimanche à Colmar ?

Ce dimanche après-midi, un groupe d’Afghans a organisé un barbecue dans cette ville du quartier européen, Colmar. Ensuite, ils seraient dérangés par un scooter au milieu d’un rodéo urbain. Ils ont été “gênés par le passage normal d’un scooter sur le trottoir” et l’un d’eux a alors demandé “au chauffeur de s’éloigner pour arrêter le bruit”, a expliqué la procureure de Colmar, Katrin Sorita-Minard. Deux personnes utilisaient le scooter. « Il leur a dit qu’ils n’étaient pas autorisés à circuler ici en scooter. Les enfants ont commencé à l’insulter et à se disputer”, raconte le cousin de la victime interrogé par RTL. Le chauffeur “l’a insulté et lui a promis qu’il reviendrait avec des renforts”, a poursuivi le procureur. Les rédacteurs du rodéo urbain partent avant de revenir “un peu plus tard (…) avec plusieurs personnes”. Une bagarre aurait alors éclaté entre les deux groupes et “alors que certains des protagonistes se dispersaient, un coup de feu a été tiré par une personne, selon les témoins entendus dans le cadre de l’enquête, en direction de la victime”, a-t-il encore précisé. . le juge. Les auteurs de la fusillade seraient alors “partis tranquillement”, a assuré le cousin de la victime, qui a été blessée au thorax et est décédée des suites de ses blessures dans la nuit de dimanche à lundi à 3h40. “Je n’ai jamais vu ça”, a témoigné ce mercredi Djabri, Colmarien “depuis quarante-six ans” et habitant de la périphérie de l’Europe “depuis seize ans”. A l’AFP, ce retraité de 66 ans a déclaré avoir entendu plusieurs explosions, “deux ou trois”. Je pensais que c’étaient des jeunes qui s’amusaient avec des pétards.” “Et puis j’ai vu un jeune homme courir, qui était fou”, semble-t-il le tireur présumé, “je pense qu’il était triste (…) Deux de ses amis le suivaient et puis ils se sont mis à courir” pour aller chercher la fuite, a-t-il ajouté.

Qui est la victime ?

Quayyeem Ahmadzai avait 27 ans. Le jeune homme, qui s’appelait Abdul, est né en Afghanistan et avait fui le pays à cause de la guerre, a déclaré son cousin. Il avait sa résidence à Mulhouse et était inconnu des services de police. Selon LCI, Quayyeem Ahmadzai a quitté la ville il y a cinq mois pour vivre à Colmar et se rapprocher de l’usine de montage de véhicules Stellantis à Mulhouse (Haut-Rhin) où il travaillait comme intérimaire. “C’était un jeune garçon assez brillant qui travaillait depuis longtemps chez PSA et c’était quand même quelqu’un de très gentil, respectueux, bien intégré dans la société”, témoigne un de ses amis LCI. Sur RTL, son cousin l’a décrit comme un homme “tranquille”. “Il était juste venu pour le week-end voir des proches” à Colmar, a également expliqué Tarakhin Sardarwali, 21 ans, qui a été présenté à l’AFP comme “très proche” de la victime. Selon lui, l’épouse de Quayyeem, restée en Afghanistan avec leurs quatre enfants, “est à l’hôpital” depuis qu’elle a appris la mort de son mari.

Où est la recherche ?

Lundi, le parquet de Colmar a ouvert une information judiciaire contre X pour “meurtre” et l’enquête est désormais en cours d’instruction. “Audiences, exploitation des vidéos et appels téléphoniques disponibles, expertises médicales et balistiques” sont en cours afin d’établir les circonstances des faits et surtout “d’identifier et d’interpeller les auteurs”, précise le procureur de Colmar. Toujours en fuite mercredi, deux suspects sont actuellement recherchés par la police, selon la radio RTL. Il aurait été le conducteur du scooter et l’un de ses complices, que la police aurait identifié. Selon une source policière, l’agresseur n’est pas forcément le conducteur du scooter, mais faisait quand même partie du groupe. RTL rapporte que, selon les images des caméras de surveillance, lorsqu’ils sont revenus avec des renforts, les deux auteurs du rodéo urbain avaient en leur possession une arme à feu. Initialement cité comme possible déclencheur de cette rixe meurtrière, l’affaire d’un “rodéo urbain” a pourtant été mise en cause mardi lors d’une conférence de presse par le maire LR de Colmar Eric Straumann (LR), “pas tout à fait convaincu” que cette tuerie soit liée à cette “phénomène” et provoque probablement un “conflit entre” le tireur et Quayyeem. A noter que le CRS 8, une unité mobile créée spécifiquement pour l’intervention rapide, a été déployée sur tout le territoire. Envoyé après le drame par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, il multiplie les contrôles depuis mardi.