L’histoire ne doit pas continuer à répandre des mensonges. Après tout, nous sommes censés lutter contre la désinformation, n’est-ce pas ? La religion est une idéologie Un : la religion n’est pas la race. Nous naissons noirs. Asiatique. Ou blanc. Mais nous ne naissons pas musulmans. Ou catholique. Ou bouddhiste. Il n’y a pas d’enfants musulmans (ou catholiques ou bouddhistes). Il y a des enfants dont les parents ont embrassé la foi musulmane (ou catholique ou bouddhiste) et veulent transmettre cette foi à leurs enfants. Notre religion n’est pas inscrite dans notre ADN. Il ne nous est pas donné à la naissance. Deuxièmement : la religion est une idée. A laquelle nous avons le choix de participer ou non. Comme Yuval Noah Harari l’a si bien démontré dans son best-seller international, Sapiens : la religion est une idéologie. Un ensemble d’histoires que l’homme a inventées pour donner un sens au monde. En ce sens, il n’y a pas de différence entre le bouddhisme et le capitalisme, le judaïsme et le socialisme, ou l’islam et le communisme. Ce sont tous des ensembles d’idées qui confèrent une légitimité aux normes et aux règles humaines. Religion, idéologie – c’est la même chose, dit Harari. De même qu’on peut changer d’idéologie (bouger de gauche à droite comme moi, ou agir au sein d’un parti majoritaire puis rejoindre un parti fédéraliste comme l’ont fait Caroline St-Hilaire et Bernard Drainville), on peut changer de religion Ou arrêter de croire. C’est notre droit. Et personne ne peut nous arrêter. Nous avons le droit de critiquer les religions Troisième principe, qui découle des deux autres : si toutes les idées peuvent être critiquées, voire ridiculisées, et si les religions sont des idées, alors toutes les religions peuvent être critiquées, voire ridiculisées. Tout. SANS EXCEPTION. Avez-vous le droit de critiquer le communisme, le nationalisme ou le capitalisme ? Vous avez donc le droit de critiquer le judaïsme, le catholicisme ou l’islam. Et pas seulement les franges « radicales » de ces religions : les religions elles-mêmes. Même dans leurs formes les plus modestes. Lorsque Salman Rushdie a reçu une fatwa, c’est-à-dire une condamnation à mort, l’auteur John Le Carré a eu l’audace de dire que l’auteur des Versets sataniques l’avait recherchée en critiquant l’islam. Le Carré a passé sa vie à critiquer le communisme dans ses romans d’espionnage. Méritait-il d’être condamné à mort par les autorités russes ou chinoises ? Bien sûr que non ! Parce que la liberté d’expression protège le droit de critiquer les idéologies. Eh bien, il devrait en être de même avec la religion. Le droit de critiquer les religions est un droit fondamental et non négociable. Rushdie, un criminel ? Cependant, au Canada, le 23 mars 2017, une motion a été adoptée qui ferait de la critique de l’islam un acte raciste. Pouvez-vous imaginer une proposition interdisant la critique du capitalisme ? Si cette proposition devenait loi, Salman Rushdie serait considéré comme un criminel au Canada… C’est aussi le Canada de Justin Trudeau !