En théorie, les emplacements ciblés en Crimée pendant dix jours dépassent les capacités de l’armée ukrainienne. La base aérienne de Saky et le dépôt de Djankoï sont à plus de 200 kilomètres du front. Trop loin pour les lanceurs de missiles multiples Himars fournis par les États-Unis, qui étaient équipés de missiles ne dépassant pas 80 kilomètres. Si les cas d’attaques de drones ou de forces spéciales infiltrées ne plaisent pas aux experts, celui des missiles de fabrication ukrainienne “boostés” par des pays alliés a la faveur d’une partie de la communauté militaire. Certains évoquent notamment l’existence de “deux ou trois lanceurs” produits par Yuzhnoye Design Office, un constructeur aéronautique ukrainien, qui pourraient lancer des missiles balistiques équipés de systèmes de guidage “amis”. Ces attentats répondent notamment à un objectif politique : montrer que l’Ukraine n’a pas renoncé à la Crimée, malgré huit ans d’occupation russe. “Cela remonte le moral des Ukrainiens de manière formidable”, note Tetyana Ogarkova, chef du département international du Centre ukrainien des médias de crise à Kyiv. En frappant jusqu’à présent dans une zone prisée par de nombreux Russes pour leurs vacances, Kyiv envoie également un message à l’opinion publique russe.

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