Restée à l’écart des combats depuis le début de l’offensive russe sur l’Ukraine le 24 février, la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014, est prise pour cible par l’armée ukrainienne. Après une première attaque le 9 août sur l’aérodrome militaire de Saky, situé à l’ouest de ce territoire, de violentes explosions ont de nouveau secoué, mardi 16 août, une base russe implantée dans la région de Djankoï, au nord-est de la région.
Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, un important dépôt de munitions a explosé tôt le matin dans le village de Maïskoye, causant des dégâts sur plusieurs centaines de mètres à la ronde. Peu de temps après, Sergueï Aksionov, gouverneur de la “république de Crimée”, a admis que l’attaque avait blessé deux personnes et contraint les autorités à évacuer plus de 3 000 habitants. La ligne ferroviaire desservant la péninsule depuis la Russie voisine a également été endommagée, perturbant le trafic passagers et fret.
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Alors qu’ils avaient démenti toute attaque ukrainienne sur la base aérienne de Saky, affirmant qu’il s’agissait d’un incendie accidentel, les Russes ont cette fois attribué l’explosion du dépôt de munitions de Djankoy à un “acte de sabotage”, sans plus de précisions. “Les mesures nécessaires sont prises pour éliminer les conséquences du sabotage”, a déclaré le ministère russe de la Défense, citant des lignes de chemin de fer et des installations électriques endommagées. De son côté, Kyiv a confirmé l’explosion mais n’a pas revendiqué l’opération.
En théorie, les emplacements ciblés en Crimée pendant dix jours dépassent les capacités de l’armée ukrainienne. La base aérienne de Saky et le dépôt de Djankoï sont à plus de 200 kilomètres du front. Trop loin pour les lanceurs de missiles multiples Himars fournis par les États-Unis, qui étaient équipés de missiles ne dépassant pas 80 kilomètres. Washington a réitéré qu’il ne donnait pas à l’Ukraine de missiles balistiques ATACMS, d’une portée théorique de 300 kilomètres, pour éviter tout risque d’escalade avec Moscou.
“La Crimée, un hub logistique très important pour les Russes”
Si les cas d’attaques de drones ou de forces spéciales infiltrées ne plaisent pas aux experts, celui des missiles de fabrication ukrainienne “boostés” par des pays alliés a la faveur d’une partie de la communauté militaire. Certains évoquent notamment l’existence de “deux ou trois lanceurs” produits par Yuzhnoye Design Office, un constructeur aéronautique ukrainien, qui pourraient lancer des missiles balistiques équipés de systèmes de guidage “amis”. Il vous reste 69,56% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.