Posté à 6h25
                Jim BronskillLa Presse Canadienne             

Parmi les personnes interrogées, 71 % ont déclaré que la discrimination était fondée en tout ou en partie sur la « race » des voyageurs et un peu plus de 75 % ont cité l’origine ethnique ou nationale. Ces données proviennent d’une recherche menée dans le cadre d’une évaluation interne de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Cette analyse a porté sur le traitement des voyageurs par les agents frontaliers en termes de sexe, de « race », d’origine ethnique, de croyances religieuses, d’âge et de handicap physique ou mental. , ainsi que les interactions entre tous ces facteurs. L’ASFC a récemment publié sur son portail Web les résultats de cette évaluation, qui porte principalement sur les voyageurs arrivant au pays par voie aérienne. Dans le cadre de cette enquête, 922 agents et superviseurs ont été interrogés entre le 2 mars et le 22 mars 2020. Parmi les répondants qui ont admis avoir vu des collègues commettre des actes de discrimination, un peu plus de deux agents sur cinq n’ont jamais signalé les événements. Certains ont justifié leur silence par peur de représailles ou simplement par un sentiment de malaise. Seuls 16 % des agents qui ont été témoins de discrimination ont rapporté ce qu’ils avaient vu. Cependant, certains d’entre eux ont révélé avoir rencontré des obstacles en essayant de signaler l’injustice. D’autres ont déclaré qu’ils n’avaient pas été pris au sérieux ou qu’aucune mesure n’avait été prise après leur plainte, selon le rapport. Les activités de filtrage des voyageurs ne ciblent pas délibérément les personnes en fonction de la perception de leur «race» ou de leur nationalité, selon le rapport. L’organisation utilise une combinaison de sources d’information, telles que les tendances mondiales et divers rapports, pour développer des scénarios qui sont constamment révisés pour les droits de l’homme et d’autres raisons. Cependant, l’ASFC reconnaît que certaines pratiques peuvent avoir des conséquences imprévues qui entraînent une surreprésentation des communautés raciales ciblées par les forces de l’ordre. De plus, les auteurs du rapport regrettent qu’il y ait très peu de données pour analyser le comportement des agents de l’ASFC selon les caractéristiques raciales ou ethniques des voyageurs. Selon les auteurs, si des plaintes étaient déposées dans le cadre d’une affaire de discrimination raciale, l’agence ne serait pas en mesure de prouver si ses pratiques étaient discriminatoires ou non. Des changements sont nécessaires dans les pratiques de collecte de données ainsi que dans le traitement et l’archivage. Une grande majorité des répondants au sondage ont déclaré qu’ils convenaient qu’ils devaient reconnaître leurs préjugés personnels et leurs préjugés inconscients pour bien faire leur travail. En conclusion, l’examen interne de l’ASFC formule un certain nombre de recommandations, notamment un appel à un processus efficace pour signaler les actes de discrimination commis contre les voyageurs sans crainte de représailles pour les agents. Dans une réponse incluse dans le rapport, l’ASFC a accepté et s’est engagée à établir ce mécanisme cette année.