Originaire d’Algérie, ce savant a publié douze ouvrages, dont le Dictionnaire de l’amour islamique et la traduction française du Coran.
Ce grand érudit nous a mis en garde contre un islamisme qui pourrait déstabiliser l’Occident.
Malek Chebel a également vécu sous la menace des « dieux fous », mais cela n’a jamais affecté son courage et sa liberté d’expression.
La tentative d’assassinat de Salman Rushdie par un Américain libano-chiite de 24 ans coïncide avec le premier anniversaire de la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans, qui ont rapidement réformé les femmes, les ont expulsées de l’école et ont remis la burqa à la mode.
QUE CACHE LE VOILE ?
Pour Malek Chebel, la burqa était un « cancer » imposé aux musulmans. « C’est un vêtement ethnique appartenant à une culture tribale, endossé par aucun théologien islamique sérieux. »
Quant au voile, dit-il, la femme le porte dans un lieu de culte, par respect et pudeur car elle est religieuse. Mais elle ne doit pas le porter avec ostentation. « Parce que, affirmait-il, dès qu’il y a exagération, que la femme apparaît partout, c’est suspect. À ses yeux, le voile est une arme politique qui crée un clivage entre bons et mauvais croyants, rendant infidèles ceux qui ne le portent pas.
Pour Malek Chebel, il est impossible de revendiquer le féminisme en croyant à une vision du monde qui marginalise les femmes. Les femmes qui portent le voile dans nos pays ont fait preuve d’aliénation. Ce n’était pas un choix éclairé selon le chercheur. C’est ainsi qu’il a su que les Canadiens étaient confus.
Ce chef spirituel croyait que le fait de revendiquer la liberté individuelle comme absolue était un obstacle pour ceux d’entre nous qui n’avaient pas connu les guerres de religion en Amérique du Nord, ce qui explique en partie notre méfiance à l’égard des revendications des fondamentalistes islamiques qui vivaient parmi nous.
Malek Chebel, combattant pour un islam de la modernité, nous a aussi mis en garde contre la méconnaissance de l’islam. Il était important de savoir que dans l’islam « il y a un critère de compatibilité avec le lieu où l’on habite. Vous ne pouvez pas imposer vos pratiques religieuses à un pays où la majorité n’est pas musulmane.”
Cette majorité définit sa propre identité et ses propres valeurs communes. « Si les Canadiens et les Québécois disent : notre culture permet à tous ceux qui viennent dans notre pays d’imposer leurs pratiques, leur burqa, leur voile, leur harem, le Canada et le Québec seront en flammes. »
SÉCURITÉ CONTRE LA RELIGION
Malek Chebel était un visionnaire. Depuis, Justin Trudeau a proclamé que le Canada est post-national. La liberté individuelle règne en maître et les sites religieux ne sont pas interdits. Sauf le Québec d’aujourd’hui, avec sa loi laïque. Cependant, des décisions de justice à venir risquent de rendre inconstitutionnelle l’interdiction des symboles religieux pour certaines catégories de citoyens.
S’il avait survécu au cancer qui l’a tué en 2016, Malek Chebel aurait sûrement été très attristé par la montée de l’islamisme au Canada.