RAPPORT. Immobilier : avec des taux de crédit dépassant le taux d’attrition, de plus en plus d’emprunteurs doivent abandonner leur projet Ce taux s’explique par une « augmentation insuffisante » du taux d’attrition, « qui a été fixé au 1er juillet à 2,57 % pour les prêts de 20 ans ou plus », indique l’Afib dans un communiqué. “C’est le taux d’intérêt donné par la Banque de France tous les trimestres au-delà duquel il est interdit à une banque de prêter. Il protège le consommateur des banques qui pourraient tenter de financer le consommateur à des taux d’intérêt trop élevés par rapport à la moyenne du marché, ce qui c’est très bien, mais le problème c’est que ce taux n’augmente pas assez vite par rapport à la hausse des taux », explique Jérome Cusanno. “Le problème est plutôt grave, poursuit le président de l’Afib. Notre crainte est que tout l’écosystème immobilier, toutes professions et travailleurs confondus, soit touché par ce problème de taux d’attrition si nous ne le réglons pas rapidement.” D’autant plus que la moitié de ces refus de prêt hypothécaire liés à l’attrition concernent des personnes âgées de 30 à 55 ans (51%), soit “le segment le plus riche”, note-t-il. Les projets d’achat de résidence principale sont les plus nombreux (71%), selon l’enquête Opinion System. “Les ventes de biens anciens et neufs ont déjà été touchées, prévient Jérôme Cusanno. La construction aussi, qui risque aussi de toucher le BTP, premier employeur de France, mais aussi les notaires et les frais de mutation qui tombent dans les caisses de l’Etat”. Selon Afib, “il y a un certain nombre de leviers qui doivent être déplacés avant de pouvoir” amortir “le système. Nous suggérons d’abord qu’il y ait une refonte de la façon dont le taux d’usure est calculé, car cette façon de calculer c” est la moyenne du dernier des trois mois, du trimestre précédent, a augmenté d’un tiers, explique Jérôme Cusanno. Nous proposons de l’augmenter des deux tiers, ce qui nous donnerait une bulle d’oxygène. “Il y a un autre levier possible : exclure définitivement l’assurance emprunteurs du calcul du TAEG [taux effectif annuel global].” Jérôme Cusanno, président de l’Afib chez franceinfo “Et puis, le gouverneur de la Banque de France peut décider d’une mesure extraordinaire dans une situation extraordinaire, pour augmenter le taux d’usure pendant un mois”, poursuit-il. Mais “pour ceux qui ont un projet d’achat, il vaut mieux attendre”, conseille Jérôme Cusanno. Nous empruntons environ 2 % aujourd’hui. Il a beaucoup grandi. Au cours des 5 dernières années, nous avons connu une période d’essor. Les taux directeurs de la Banque centrale européenne ont continué d’être abaissés pour soutenir l’économie. Mais l’économie répond à un cycle et aujourd’hui nous sommes probablement dans une phase ascendante. Les prix montent et les prix montent très vite. “Nous n’avons pas de boule de cristal, mais je pense qu’elle va continuer à grandir.” Jérôme Cusano chez franceinfo “D’autant plus qu’il s’agit d’un outil de la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation et la crise financière dans laquelle nous sommes aujourd’hui”, plaide Jérôme Cusanno.