• À lire aussi : La Santé publique recommande une limite cinq fois supérieure à la norme québécoise Cette nouvelle limite est près de sept fois inférieure à la norme actuelle, qui permet à la fonderie de rejeter jusqu’à 100 nanogrammes d’arsenic par mètre cube dans l’air. Il doit être atteint d’ici 2027, à la fin de la ‘période couverte par le renouvellement de la licence [ministérielle]de l’institution, a indiqué le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). “On tourne une page dans une certaine époque. C’est une réduction de 85 % que nous demandons à l’entreprise d’atteindre, ni moins, ni plus », a soutenu le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Benoit Charette, lors d’une conférence de presse à Rouyn-Noranda, lundi après-midi. Il s’agit, selon le ministre, d’une « étape importante » dans le processus visant à mettre l’entreprise en conformité avec la norme québécoise, qui demeure cinq fois inférieure à l’exigence présentée aujourd’hui. « Nous nous donnons cinq ans pour atteindre 15 ng/m3, mais nous n’oublions pas que notre objectif est d’atteindre 3 ng/m3 », a souligné M. Charette. En juillet, l’Institut national de santé publique du Québec a conclu qu’un nombre anormalement élevé de personnes développeront un cancer si Glencore ne réduit pas la concentration d’arsenic dans l’air produit par la Fonderie Horne. Du côté de Glencore, l’entreprise qui gère la Fonderie Horne, les orientations présentées par la ministre Charette sont accueillies « en toute transparence ». “Nous restons déterminés à atteindre les objectifs les plus ambitieux”, a déclaré la société dans un communiqué écrit, ajoutant que son plan d’action serait publié “dans les prochains jours”. Capture d’écran de TVA Nouvelles
Autres exigences La fonderie devra également atteindre des objectifs intermédiaires pour réduire graduellement ses émissions polluantes et devra respecter une norme quotidienne. “Nous n’accepterons pas que pendant des années une, deux, trois, quatre, nous restions à 100 ng/m3”, a lancé le ministre de l’Environnement. Le gouvernement exigera également de l’entreprise qu’elle poursuive la caractérisation et la décontamination des terrains de Rouyn-Noranda.

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“La Fonderie n’exprime pas de souhaits, ce sont des conditions qui [lui] sera appliqué et il y aura des conséquences s’il n’atteint pas ces objectifs […]. Dans le régime de sanctions et de contrôle, il y a des amendes. Il y a aussi des possibilités d’injonctions», a expliqué Benoit Charrette, rappelant que le gouvernement n’exclut pas la fermeture de l’usine même si Glencore ne se conforme pas à ces demandes. De son côté, le MELCC installera « plusieurs » nouvelles stations d’échantillonnage afin d’améliorer son réseau de surveillance de la qualité de l’air. Sans préciser leur nombre, Benoît Charette a assuré que le gouvernement “mettra en place le nombre nécessaire de postes”. Une consultation en ligne aura lieu du 6 septembre au 20 octobre sur les orientations générales que le gouvernement devrait imposer à Glencore. Pas assez, dit QS Ces revendications sont loin d’être suffisantes, au sens du représentant de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui accuse le gouvernement Legault de « choisir le camp » de Glencore contre celui de la santé des citoyens de Rouyn-Noranda. Il a assuré qu’un gouvernement uni exigerait que la fonderie réduise ses émissions pour atteindre l’objectif de 15 ng/m3 en un an seulement. De plus, Québec solidaire estime que Glencore dispose de moyens financiers suffisants pour réduire ses émissions dans ce délai. « Depuis le début de l’année, Glencore a versé plus de 8,5 milliards de dollars à ses actionnaires », a annoncé la députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien. « Les solutions sont là : moderniser ses systèmes de ventilation, étanchéifier ses bâtiments, augmenter la manutention sous abri et […] réduire à la source en réduisant l’apport de complexes hautement toxiques », a-t-il ajouté.