Les avocats et les deux journalistes impliqués dans la plainte sont tous américains et affirment que l’agence de renseignement a violé leur droit constitutionnel à la vie privée, dans ce cas avec Julian Assange, qui est australien.

Le droit d’Assange à un procès équitable “terni”

Ils affirment que la CIA a travaillé avec une société de sécurité engagée par l’ambassade d’Équateur à Londres, où Julian Assange était alors réfugié, pour espionner le fondateur de WikiLeaks, ses avocats, des journalistes et d’autres personnes. Julian Assange risque d’être extradé de Grande-Bretagne vers les États-Unis, où il est accusé d’avoir publié des câbles diplomatiques en 2010 sur les guerres en Afghanistan et en Irak. Selon l’avocat Robert Boyle, qui représente les plaignants, ces actes d’espionnage présumés signifient que le droit d’Assange à un procès équitable a été “annulé, voire annulé” car “le gouvernement connaît désormais le contenu de ces échanges”, a-t-il déclaré aux journalistes. “Il devrait y avoir des sanctions, jusqu’à l’abandon de ces charges ou le retrait de la demande d’extradition, en réponse à ces activités manifestement anticonstitutionnelles”, a-t-il jugé.

Pompeo “savait”

La plainte a été déposée par les avocats Margaret Ratner Kunstler et Deborah Hrbek, ainsi que par les journalistes Charles Glass et John Goetz. Il vise la CIA, son ancien directeur et ex-secrétaire d’Etat Mike Pompeo, la société de sécurité Undercover Global et son président David Morales Guillen. La plainte allègue qu’Undercover Global, une société basée en Espagne sous contrat avec l’ambassade d’Equateur, a collecté pour le compte de la CIA des informations sur les appareils électroniques des plaignants, notamment des échanges avec M. Assange, et placé des microphones dans le bâtiment, le dont les enregistrements ainsi que les images CCTV ont également été transmis à l’agence américaine. Pompeo était “au courant et approuvé” de la collecte de renseignements, selon ce document judiciaire, qui indique qu’Undercover Global a été recruté par la CIA en 2017. Julian Assange a fait appel de la décision britannique d’accorder la demande d’extradition aux États-Unis. Les accusations portées contre lui pourraient entraîner jusqu’à 175 ans de prison.