« On se heurte à des murs », lance Sylvain Tremblay, agacé. En avril dernier, lui et sa femme ont subi un dégât des eaux. L’entrepreneur découvre alors la présence d’essence et arrête immédiatement les travaux. Les propriétaires ont donc fait appel à la ville et au ministère de l’Environnement. La semaine dernière, le ministère a confirmé par écrit la présence de diesel et de mazout par mauvais temps. Le ministère a attribué cette contamination aux activités d’une station-service qui a cessé ses activités à la fin des années 1970, avant la loi imposant la décontamination d’un espace commercial à la fermeture définitive. “Donc, même s’il y a eu une contamination au fil du temps de l’ancienne station-service, il est impossible d’appeler légalement l’ancienne société. Le ministère ne peut pas intervenir dans votre cas”, a écrit le signataire de la lettre au nom du ministère. “Ils s’en lavent les mains”, a déploré M. Tremblay. Mais si c’était dans leur jardin, ils penseraient différemment !” Du côté du Saguenay, c’est la même histoire : on demande au propriétaire de défricher lui-même son terrain. Comme le rappelle le ministère de l’Environnement dans son rapport, “le propriétaire est responsable de son terrain même s’il est contaminé depuis longtemps”. « La terre nous appartient, mais le sous-sol sous la terre, appartient à la ville ! Nous n’aurions jamais acheté il y a 20 ans si nous savions que c’était contaminé sous la surface », a répondu M. Tremblay. Le ministère propose de poursuivre l’ancien propriétaire pour vices cachés ou de faire appel à une entreprise environnementale. “Ça va me coûter des centaines de milliers de dollars !” le locataire de l’espace a peur. Sylvain Tremblay et son épouse ne comprennent pas pourquoi ils sont laissés pour compte alors que la Ville s’apprête à désinfecter le domaine ferroviaire au profit d’un promoteur privé. Le conseiller Serge Gaudreault compte présenter le dossier au conseil municipal. “Ces citoyens sont laissés seuls!” dit le conseiller du quartier. Mettons nos pantalons dans la ville et aidons ces gens. On ne parle pas de très grosses sommes !” Sylvain Tremblay espère une solution d’ici l’automne.