430 pompiers ont été mobilisés, quatre Canadairs, un hélicoptère bombardier d’eau, deux avions, 35 camions-citernes… Le service régional d’incendie et de secours (Sdis66) n’a ménagé aucun moyen pour combattre l’incendie qui a détruit lundi 15 août 110 hectares de forêt domaniale entre Caudiès-de-Fenouillèdes et Prugnanes, en bordure de la RD117. Tout a commencé vers 2h50 du matin lorsqu’un habitant de Caudiès a donné l’alerte. Moins d’une demi-heure plus tard, les premiers pompiers sont sur place. L’intervention s’annonce complexe. La tramontane souffle à 50 km/h en rafales. Le sol est inégal. L’obscurité de la nuit complique la circulation sur les voies. A 7 heures du matin, 60 hectares de pinède étaient déjà partis en fumée. A 10h30, le bilan s’élevait à 110 hectares endommagés. Traversée sur certains tronçons par les flammes, la RD20 menant à Prugnanes a dû être fermée. Et l’incendie se trouvait à seulement 2,5 kilomètres du parc éolien de la ville.
Le feu a “démarré” à 14h30.
En fin de matinée, cependant, le commandant des opérations de secours semblait plus optimiste que quelques heures plus tôt. “Dès qu’il y a un coup de vent, il y a des échanges de tirs, mais les travaux de lutte contre les incendies se poursuivent”, a déclaré le lieutenant-colonel Fabien Vergez, depuis le poste de commandement installé au stade. “Aucune maison n’est menacée, ajoute le maire du village Toussainte Calabrèse, également sur le pont depuis que l’alarme s’est déclenchée. Nous nous sommes rendus à trois heures du matin à la ferme Conac, qui était en danger même si elle ne l’était pas, nous voulions évacuer ses occupants, mais ils n’étaient pas chez eux. Je suis également allé au centre de vacances de Castel-Fizel pour rassurer tout le monde. Le centre est en face de l’incendie, mais certains parents étaient inquiets.” Au final, les 430 sapeurs-pompiers mobilisés (230 locaux et 200 renforts de l’Hérault, du Gard et du Vaucluse) ont dû se battre pendant près de douze heures pour stopper la progression du feu, jugé “stable” à 14h30. Deux incendies nocturnes se déclarent au même endroit en deux semaines… Dès le début d’après-midi, le feu ne s’étend donc plus en dehors du secteur déjà touché, même si des récidives à l’intérieur du périmètre sont encore possibles. “Il n’y a plus de fumée. Le feu n’est plus très actif. Mais il faut sécuriser sa bordure qui s’étend sur cinq kilomètres”, explique Eric Belgioino, directeur du Sdis66. Le terrain est assez accidenté, il faudra du temps. L’opération durera au moins jusqu’à mardi midi.” Ce lundi, à 20h00, 290 sapeurs-pompiers restaient mobilisés pour la nuit. Concernant l’origine de l’incendie, Toussainte Calabrèse soupçonne une activité criminelle. “C’est la deuxième fois que l’incendie se déclare la nuit dans le même secteur en deux semaines”, a-t-il déclaré. De leur côté, gendarmes, pompiers et agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) mènent l’enquête pour tenter de faire la lumière sur la cause de l’incendie. Entre autres, des techniciens en identification criminelle ont été dépêchés sur les lieux lundi après-midi. Selon la directive de la gendarmerie : “A ce stade, l’origine criminelle ne fait guère de doute”.