INFORMATIONS. Agriculture, eau potable, centrales nucléaires… La consommation d’eau en France en quatre graphiques “Nous avons des débits de certaines de nos sources qui ont été divisés par deux cette saison par rapport aux débits déjà pas très élevés en juillet-août”, observe Laurent Lucaud, élu communiste et vice-président du Grand Poitiers chargé de l’eau et de l’assainissement. Dimanche et lundi il a tout plu et pour tout ce qui est inférieur à 15 millimètres, “seulement un petit orage”, commente l’élu. Le niveau des nappes phréatiques poitevines est bas, voire localement très bas. “Il faudrait, poursuit-il, avoir une pluie relativement fine et abondante, pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour pouvoir combler le déficit hydrique.” Car le déficit est estimé à “des centaines de milliers, voire des millions de mètres cubes” sur l’ensemble du territoire poitevin. D’autant plus que ce ne sont pas les pluies d’été qui remplissent les nappes phréatiques mais les pluies d’automne et d’hiver. “Les pluies résolvent le problème des sols et des plantes. Le sol est en premier lieu devant la pluie, c’est lui qui l’utilise en premier. Cela va permettre à la vie végétale de redémarrer”, explique Vazken Andreassian, hydrologue Mais sur D’autre part, les aquifères doivent attendre : ils sont utilisés en dernier. “Les nappes phréatiques se reconstituent probablement pendant l’hiver, alors que les sols sont déjà quasiment saturés. Si les pluies récentes permettent de régler le problème des rivières de surface, des ressources en eau, il faut encore patienter.” Vazken Andreassian, hydrologue chez franceinfo Autre problème, souligne l’hydrologue : la sécheresse excessive du sol. Les épisodes de pluie à venir s’annoncent brefs mais violents. Cependant, la terre n’absorbe pas l’eau abondante des tempêtes. “De très fortes précipitations ne sont pas bonnes pour le sol ou les nappes phréatiques, car il y a du ruissellement, cela peut créer des inondations”, prévient Vazken Andreassian. Tous les regards sont donc tournés vers l’automne et le début de l’hiver avec des précipitations importantes attendues pour assurer l’approvisionnement en eau potable. Le point de bascule n’est pas loin autour de Poitiers, assure Laurent Lucaud : « Nos réserves diminuent chaque jour. Si on ajoute à cette crise existante en plus le manque d’approvisionnement en eau, le déficit va augmenter. Nous sommes déjà dans la réserve. vice-président du Grand Poitiers, « des ruptures d’approvisionnement en eau potable sur une période allant de novembre à décembre, c’est du jamais vu ». La situation est meilleure dans les autres régions de France. Au Nord, dans le bassin parisien ou dans les Pyrénées, les nappes ont un niveau normal, autour de la moyenne.