franceinfo : Ces aides de l’Etat sont-elles suffisantes ? Virgille Caillet : Ça va évidemment dans le bon sens, même s’il y a beaucoup de conditions à cette aide. Tout cela fait partie d’une véritable révolution culturelle. La France redevient un pays du vélo. Cela prendra du temps, mais ces dernières années, il y a eu une accélération extrêmement forte. C’est quelque chose qui semble assez inévitable. Incontestablement, la crise du Covid a été une apocalyptique, un accélérateur. Pourtant, les années précédentes, il y avait déjà un vrai mouvement de fond. Nous avons connu une première prime à l’achat d’un vélo à assistance électrique en 2017 et, en 2018, un premier dispositif vélo national. Puis il y a eu les “gilets jaunes” et autres mouvements sociaux… Les Français ont donc eu plusieurs occasions de reconsidérer le vélo comme moyen de transport quotidien. C’est ce que nous rapportons aujourd’hui. Le marché du vélo électrique est-il viable ? Sans aucun doute, puisque la plupart des personnes qui se rendent au travail à vélo, les cyclistes, appartiennent aux tranches d’âge les plus jeunes, les 18-25 ans, les 25-34 ans. Pour des raisons économiques bien sûr, mais aussi pour des raisons très pragmatiques. Il y a aussi un côté assez idéologique, donc oui, ça va être à long terme. Pour moi ce n’est pas une mode et, au contraire, je crois que de plus en plus de ménages vont se rendre compte que c’est beaucoup plus rentable et beaucoup plus efficace. Nous sommes beaucoup plus autonomes en déplacement qu’en voiture ou en transports en commun. Alors oui, nous allons dans une entreprise de vélos, c’est sûr. Partagez-vous l’avis de la Fédération des Usagers du Vélo pour qui l’infrastructure est une priorité ? Déjà, comme la FUB, on note que cette aide, cet avenant, porte sur six mois. Nous avons besoin d’indicateurs pour voir l’efficacité de ces systèmes et éventuellement les pérenniser. Et puis ce que nous savons des différentes études que nous avons faites, c’est que les principaux freins à l’achat d’un vélo sont la sécurité, le vol et la dégradation. Il passe donc par des voies, des pistes cyclables et des parkings sécurisés. Ce sont les points faibles du plan national vélo français. Et nous devons agir très rapidement sur ce point.