Non loin de Genève, à Saint-Julien-en-Genevois, Grenoble ou Annecy, les centres de vaccination contre la variole du singe sont débordés d’appels depuis la Suisse. Mais la réponse est toujours la même : ils ne font vacciner que leurs résidents, pour économiser sur les doses. Cependant, dans le nord de la France, les Belges peuvent traverser la frontière pour se faire faire une piqûre à Lille. Ils représentent même parfois jusqu’à 90 % des vaccinations quotidiennes. Selon le service prévention-santé de la métropole lilloise, il s’agit simplement d’une question de solidarité avec les voisins européens.

Solidarité européenne

“Dans un premier temps, une recommandation a été faite pour donner la priorité au public résidant sur le territoire national, sans exclure le reste des demandeurs”, a précisé le centre de vaccination en réponse à la RTS. Le ministère français de la Santé a alors indiqué que par “solidarité avec nos voisins européens, il est demandé aux centres de ne pas prioriser les populations cibles par lieu de résidence”. Mais autour de Genève, aucune instruction de ce type n’a été adoptée. Au lieu de cela, les établissements de santé sont mandatés pour demander le certificat vital afin d’avoir une preuve de résidence. Les centres de vaccination soulignent que les doses sont déjà insuffisantes pour la demande locale. Le centre de Saint-Julien, par exemple, n’en compte qu’une quinzaine par semaine.

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Inégalité d’accès aux soins

Pour Loïc Michaud, infirmier responsable du Checkpoint de l’association Dialogai à Genève, ces restrictions locales sont compréhensibles, mais elles créent des inégalités. “Il y a des centres de vaccination qui jusqu’à présent ne demandent pas de pièce d’identité. Mais ce sont des centres beaucoup plus éloignés, comme à Paris ou dans d’autres pays européens. Et cela crée une inégalité d’accès aux soins”, déplore-t-il. C’est pourquoi les associations LGBT appellent à une coopération transfrontalière. Interrogé, l’Etat genevois explique être en discussion avec ses homologues français pour trouver une solution coopérative, comme il l’a fait sur la vaccination contre le Covid. Tout dépendra du moment où la municipalité recevra les versements. Genève a récemment exprimé sa volonté d’obtenir des acomptes dans les plus brefs délais, même sans l’approbation de la Confédération. Début août, Swissmedic a indiqué qu’elle n’avait pas encore reçu de demande d’approbation de produit.

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