Emmanuel Grégoire, premier adjoint PS à la mairie de Paris chargé de l’urbanisme, a fait part samedi de son “inquiétude” et de son “incompréhension” d’”un projet de décret (…) qui légalise de fait les dark shops”. La Dépêche explique la polémique grandissante autour de ces commerces fantômes.

Qu’est-ce qu’un “magasin noir” ?

Les “magasins sombres” sont des magasins fantômes, qui sont destinés à stocker des produits et autres aliments qui seront utilisés pour constituer votre panier lorsque vous magasinez sur le Web. Il s’agit, en somme, d’articles d’entrepôt destinés à la livraison à domicile, qui s’effectuent dans des locaux commerciaux. Le principe est le même quand on parle de “dark kitchen” : ce sont des cuisines qui n’accueillent aucun public, mais où les plats vous seront commandés dans des applications de livraison à domicile comme Just Eat ou Uber Eats.

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Pourquoi leur éventuelle légalisation fait-elle peur ?

Le représentant du ministère auprès du ministre de la Transition écologique, chargé de la ville et de l’habitat, a confirmé ce samedi 13 août qu’un projet d’arrêté et un projet d’arrêté étaient “en cours d’élaboration”, notamment pour “mieux encadrer le développement des dark shops, dark cuisines » et « clarifier l’état de ces espaces ». Les « dark shops » sont considérés par plusieurs municipalités comme des entrepôts, alors que les zones dans lesquelles ils sont installés sont le plus souvent des zones commerciales. Entrepôts et commerces n’ont pas les mêmes effets en termes de nuisances et d’activité de voisinage. De nombreux habitants du quartier se plaignent notamment du bruit créé par les camions qui approvisionnent ces commerces fantômes, tôt le matin, voire avec le va-et-vient des livraisons.

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Les municipalités veulent faire pression

Afin de limiter la croissance de ces “dark shops”, la mairie de Paris a annoncé vouloir imposer, d’ici début juillet, les premières sanctions financières aux “gros acteurs” de la livraison d’achats rapides à domicile. . Fin juin, une volonté présentée par l’opposition a été approuvée à l’unanimité, tous groupes politiques confondus, lors du conseil de Toulouse Métropole, rapportent nos confrères d’Actu Toulouse. Les élus de la métropole se sont engagés, en fin de séance, à interroger immédiatement les élus de la nouvelle Assemblée nationale, ainsi que les sénateurs, afin de « notifier au gouvernement » « la nécessité de surveiller le fonctionnement de magasins sombres et cuisines sombres”. Ils réclament également une législation pour réglementer davantage ces nouveaux types d’entreprises, qui bénéficieront actuellement d’un « vide juridique ».