S’ils se font passer pour des vandales pendant quelques heures, ils disent qu’ils se battent pour une bonne cause. Au 5 août, les militants écologistes de Youth for Climate avaient déjà fermé 31 vannes d’irrigation. “Entre arroser une pelouse et économiser de l’eau pour que les gens puissent vivre en période de sécheresse, nous avons fait notre choix”, ont-ils spéculé sur Twitter, estimant que “dans la situation actuelle où des zones sont déjà privées d’eau potable”, arroser les pelouses “c’est inutile et nuisible”. C’est donc tout naturellement que le collectif Extinction Rebellion et les militants d’Action Kirikou, à Toulouse, ont emboîté le pas le 10 août. Avec le hashtag #StopGolf, ces derniers ont pris sur eux de couper l’eau sur les greens qui, en cette saison sèche, ne sont pas soumis aux mêmes restrictions d’utilisation de l’eau que les autres entreprises. Lire aussi Sécheresse : l’arrosage des golfs fait polémique Une déviation incompréhensible pour ces militants, qui ont décidé de riposter. Dans la soirée du 10 août, ces militants ont affirmé avoir colmaté des trous avec du ciment et détruit le gazon de deux golfs toulousains, Blagnac et Vieille-Toulouse. “Des militants (dont plusieurs d’Extinction Rebellion Toulouse) dénoncent l’ARROSAGE permanent des golfs en pleine sécheresse”, a indiqué le collectif national sur Twitter. L’antenne toulousaine a pour sa part exprimé son regret que l’arrosage des golfs soit autorisé à titre dérogatoire “en raison des coûts d’entretien de ces sites de luxe”. “De plus, la sécheresse conduit à des interdictions totales de l’irrigation agricole”, poursuivent-ils, “pour dénoncer l’accaparement de l’eau par cette industrie de loisirs pour les plus privilégiés”. Autant d’actions auxquelles participent des militants à leurs risques et périls, ces derniers pouvant, si leurs actions sont qualifiées de préjudice important, être condamnés à jusqu’à 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende. Le directeur du golf de la Garonne, Nicolas Astier, a envisagé en fin de semaine dernière de porter plainte. “Ce sont des gens qui ne sont pas bien informés sur la consommation d’eau : on n’arrose que les greens, c’est une surface qui ne représente qu’un demi-terrain de foot”, déplore-t-il. “Nous faisons attention à notre consommation d’eau depuis deux mois”, dit-il.