La mairie de Paris a exprimé samedi sa “préoccupation” concernant un projet de décret sur les “dark shops”, un texte qui n’est “pas définitif” et fait l’objet d’une “consultation”, comme l’a assuré le ministère. responsable de la ville et du logement. Emmanuel Grégoire, premier adjoint PS à la mairie de Paris en charge de l’urbanisme, a fait part samedi de son “inquiétude” et de son “incompréhension” concernant “un projet de décret (…) qui légalise de fait les stores occultants”. La capitale élève la voix depuis plusieurs mois contre ces espaces ouverts par les opérateurs de livraison rapide à domicile, estimant qu’ils ne respectent pas les règles d’urbanisme. Ces « dark shops » sont considérés par la mairie comme des entrepôts, alors que les espaces dans lesquels ils sont installés sont le plus souvent des espaces commerciaux. Entrepôts et commerces n’ont pas les mêmes effets en termes de nuisances et d’activité de voisinage. Les habitants du quartier se plaignent notamment du dérangement créé, notamment par les allées et venues des personnes impliquées dans la tradition. A lire aussi Livraison en 15 minutes : Paris, Lyon, Lille, Bordeaux… Comment les grandes villes gèrent les “dark shops” Désormais “un simple point de collecte suffira pour être considéré comme un commerce”, a assuré l’élu, joint par l’AFP, et demande “au gouvernement de suspendre ce projet et de convoquer une réunion de travail spéciale sur ce dossier avec France Urbaine et les grandes villes concernées.

Une centaine de « dark shops » à Paris

Sur Twitter, le porte-parole du ministre de la ville et du logement Olivier Klein a répondu à Emmanuel Grégoire, confirmant qu’un texte est en préparation. « Oui, il faut réglementer les dark shops et trouver un équilibre entre la vitalité des centres-villes et l’emploi. C’est tout l’intérêt de ce projet ! Ce texte est en consultation depuis juillet. Les commentaires de Paris et des communes sont les bienvenus. Et pas seulement sur Twitter…”, a écrit le ministre, également maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Interrogé par l’AFP, le ministère délégué auprès du ministre de la Transition écologique, chargé de la Ville et de l’Habitat, a également confirmé qu’un projet d’arrêté et un projet d’arrêté étaient “en cours d’élaboration”, notamment pour “un meilleur encadrement du développement des dark shops, cuisines sombres » et « clarification de l’état de ces espaces ». Une “consultation” est en cours “depuis six semaines”, a précisé cette source. Le projet a été « soumis en juillet à la consultation des différentes parties prenantes (collectivités locales et professionnels intéressés). Cette consultation a permis de recueillir les premières remarques et diverses suggestions des parties intéressées sur le texte”, selon la même source. “Dans les prochaines semaines, le travail d’adaptation du texte et de consultation des parties prenantes va se poursuivre afin de mieux concilier les différents enjeux”, a-t-on ajouté. Lire aussi Paris : premières sanctions financières pour les dark shops En juin, la mairie de Paris avait annoncé vouloir imposer, d’ici début juillet, les premières sanctions financières aux “gros acteurs” de la livraison de courses rapides à domicile. La capitale compte désormais, selon Emmanuel Grégoire, une centaine de ces commerces, qui prospèrent après les restrictions de déplacements qui devaient endiguer l’épidémie de Covid-19. VOIR AUSSI – Amende record pour Deliveroo : “signal fort”, selon l’avocat de la livraison