Posté à 12h00
                Lila Dussault La Presse             
                Frederik-Xavier Duhamel La Presse             

L’OMHM a évincé un peu plus de 54 personnes par an en moyenne depuis 2012, pour un total de 572 locataires évincés, incluant les premiers mois de 2022. C’est relativement peu, compte tenu du fait que 55 000 Montréalais vivent dans des logements gérés par l’agence, soit des logements sans but lucratif (HLM), des logements abordables et des logements du Programme de loyers supplémentaires. “L’éviction, c’est bien et c’est définitivement notre dernier recours”, assure Mathieu Vachon, directeur du service des communications de l’OMHM. Les principaux motifs d’expulsion sont le non-paiement du loyer, le bruit et les comportements qui dérangent les autres locataires et les problèmes d’hygiène ou le refus de coopérer avec la lutte antiparasitaire, explique M. Vachon. Avant de saisir le Tribunal administratif du logement pour demander l’expulsion d’un locataire, « un préposé contacte le locataire, par téléphone, par écrit, ou en personne (le plus souvent par tous ces moyens), pour l’informer d’un défaut de paiement ou d’un comportement à corriger » . , explique le porte-parole. « L’intervenant propose des moyens et des solutions pour corriger la situation », poursuit-il, notamment des ententes de paiement et le soutien de ressources externes du réseau de la santé ou de la communauté pour les problèmes de comportement. “L’équipe de soutien social fait tout ce qu’elle peut pour éviter les expulsions et élabore des plans très élaborés pour y arriver”, conclut M. Watson. Ce n’est pas grave, “les sanctions qui s’appliquent à Monsieur ou Madame Tout le monde qui n’ont pas d’enjeux multiples sont les mêmes que celles qui s’appliquent à un SDF, donc c’est définitivement injuste”, déplore Annie Savage, directrice du Réseau. aide aux personnes seules et sans-abri de Montréal (RAPSIM). Un horaire beaucoup plus flexible serait nécessaire. Lorsqu’une personne est expulsée de l’OMHM ou que son dossier est brûlé à la Régie [Tribunal administratif du logement]les conséquences sont très graves. Annie Savage, Directrice du RAPSIM « Nos membres nous ont fait part de cas de personnes qui, après avoir été évincées de l’OMHM, seront privées de logement subventionné pour une période pouvant aller jusqu’à 10 ans. Ensuite, il est presque garanti de reprendre la route”, poursuit Mme Savage. PHOTO DOMINIQUE GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE Véronique Laflamme, représentante du Front d’action populaire pour le renouvellement urbain Véronique Laflamme, représentante du Front d’action populaire pour le renouveau urbain (FRAPRU), le croit également. “Quand on n’a plus accès aux subventions et qu’on est dans un marché privé où le logement est trop cher, on se retrouve avec rien”, soupire-t-il. « Vous ne pouvez pas expulser des gens parce qu’ils n’ont pas payé leur loyer. »

Pousse pour une approche “humaine”

Un locataire ayant une dette envers l’OMHM ne la voit annulée qu’au bout de 10 ans, après quoi il peut refaire une demande pour un HLM. “En cas de non-paiement ou de trouble à la jouissance des lieux causé aux autres locataires de l’immeuble par le locataire ou d’éviction, la période maximale d’irrecevabilité est de trois ans”, précise M. Vachon, de l’OMIM. En 2020, ce délai de grâce est passé de cinq ans à trois ans, explique Robert Pilon, coordonnateur de la Fédération des locataires HLM du Québec (FLHLMQ). Une décision qui fait suite à un colloque sur les expulsions, le premier de l’histoire des HLM au Québec. Après le symposium, la FLHLMQ a encouragé ses membres à soutenir les offices municipaux d’habitation de la province afin qu’ils adoptent des approches plus « humaines » en matière de non-paiement de loyer. Par exemple, qu’ils prennent le temps de contacter les locataires en retard, plutôt que de simplement les convoquer au tribunal. Les bureaux qui font cela ont moins de 1 % de créances irrécouvrables par an, mais c’est du travail, car ils courent après les loyers. D’autres bureaux adoptent une ligne dure et, à notre avis, ne sont pas assez humains ni dignes de leur mission sociale. Robert Pilon, coordonnateur FLHLMQ Cette situation a été soulevée lors du colloque par la FLHLMQ et depuis, on constate une amélioration dans un grand nombre d’offices municipaux d’habitation, estime M. Pilon. “Mais pas partout. »

apprendre encore plus

			24 496 Nombre de personnes actuellement en attente d’un logement à l’OMHM 			 			Source : Office municipal d’habitation de Montréal 		  


		Source : Office municipal d’habitation de Montréal