La rue de Montpensier a été saisie par des députés de La France insoumise (LFI) au sujet de ce texte, approuvé fin juillet, qui adapte un règlement européen et reprend partiellement l’une des dispositions phares de la loi Avia. Cette dernière a été largement contestée par le Conseil constitutionnel en juillet 2020. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Cinq ans après les attentats du 13 novembre, la lutte contre le terrorisme face au défi numérique
En vertu de la loi ratifiée samedi, refuser de se conformer à la suppression d’un contenu terroriste est passible d’un an de prison et de 250 000 euros d’amende. L’amende peut, dans les cas extrêmes, atteindre jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires de la plateforme numérique. La loi ratifiée samedi par le Conseil constitutionnel prévoit également la possibilité pour les autorités nationales d’émettre des ordres de retrait transfrontaliers. Dans leur appel, les députés LFI ont considéré le texte comme “une atteinte manifeste à la liberté d’expression et de communication garantie par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789”. Dans sa décision, le Conseil constitutionnel considère que “les dispositions contestées ne portent pas atteinte à la liberté d’expression et de communication” et “les juge donc conformes à la Constitution”.

Des garanties suffisantes pour le Conseil constitutionnel

Elle souligne notamment que les contenus terroristes “constituent un abus de la liberté d’expression et de communication qui porte gravement atteinte à l’ordre public et aux droits des tiers”. L’ordre de retrait doit également “inclure non seulement une référence au type de contenu concerné, mais aussi un motif suffisamment détaillé”, souligne le Conseil dans sa décision. Lire aussi Article destiné à nos abonnés de l’Union européenne : « Lutter contre la diffusion de contenus terroristes en ligne est une priorité absolue »
L’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), une agence de la police judiciaire, a été désignée pour émettre les ordres de retrait. Une personne qualifiée de l’Arcom (Autorité de Régulation de l’Audiovisuel et des Communications Numériques) peut recommander l’annulation d’un ordre de retrait s’il l’estime infondé voire engager une action administrative urgente. Ainsi, “la détermination du caractère terroriste d’un tel contenu n’est pas laissée à la seule appréciation de l’autorité administrative”, note le Conseil. Enfin, la possibilité pour les hébergeurs et éditeurs contestant une ordonnance de retrait d’obtenir une décision d’une justice administrative dans les 72 heures, et dans un délai d’un mois en cas d’appel, est, aux yeux des Sages, “immédiate”. Le monde avec l’AFP