Publié à 14h54
Katherine Harvey-Pinard La Presse
C’est la réponse d’Eugène Lapierre, directeur de l’Omnium Banque Nationale, lorsqu’on lui demande s’il est déçu de voir tomber les trois premières têtes de série lors de leur premier duel sur le court principal du Stade IGA. Après tout, on peut faire autant de pronostics qu’on veut avant un tournoi, le fait est que tout peut arriver. Quand j’arrive au début du tournoi, je dis toujours : « La table est mise, maintenant nous n’avons plus rien à faire. C’est aux athlètes et parfois à la météo de nous dire comment ça va se passer, mais ne vous inquiétez pas, il y a toujours plein d’histoires.” Encore une fois, il y avait beaucoup d’histoires. Eugène Lapierre, directeur de l’Omnium Banque Nationale Nick Kyrgios, qui a battu le premier vainqueur Daniil Medvedev, s’est avéré être un favori du public jusqu’à ce qu’il soit éliminé par Hubert Hurkas en quart de finale. Le Britannique Jack Draper, classé 82e mondial, a surpris tout le monde en évinçant Stefanos Tsitsipas en deux sets. « Ce n’est rien, ça ! jette. [Jack Draper] est une nouvelle star sur le circuit. » “Il y a pas mal de favoris qui ne passent pas, mais ça veut dire qu’il y a aussi ceux qui les battent”, se souvient-il. M. Lapierre affirme que la billetterie n’a pas souffert de la peinture, qui est rapidement devenue moins intéressante pour une certaine catégorie d’amateurs. Les objectifs ont également été “largement” dépassés, note-t-il. « Moi, j’ai été déçu [Carlos] Alcaraz. J’aurais aimé qu’il continue. Pour le reste, je vais vous dire, j’adore regarder du bon tennis et regarder les meilleurs joueurs gagner le match sur le court. C’est un sport. Si nous voulions juste avoir les bons joueurs, nous n’en appellerions que huit, et c’est tout. Mais non. C’est la concurrence. » “Je pense que les fans comprennent comment ça se passe. Ils vont profiter d’un bon tennis le week-end, c’est sûr », a-t-il déclaré à La Presse avant les demi-finales de samedi.
Histoire du Québec
À Montréal, tous les regards étaient principalement tournés vers Félix Auger-Aliassime, l’un des deux seuls Québécois. Tout le monde a pris feu. C’est comme si on ressentait une tension d’être derrière Félix tout au long du tournoi. Eugène Lapierre, directeur de l’Omnium Banque Nationale Le joueur de 22 ans a débuté son tournoi par un premier run difficile, avant de mettre le moteur en marche et de battre le Japonais Yoshihito Nishioka. Il a ensuite produit une performance sans faille, éliminant le Britannique Cameron Norrie dans un combat rapide de 72 minutes. Il devient alors le premier Québécois de l’ère moderne à atteindre les quarts de finale du tournoi. PHOTO DOMINIQUE GRAVEL, LA PRESSE Félix Auger-Aliassime Cependant, Auger-Aliassime chute le lendemain, devant le Norvégien Casper Ruud, quatrième. “C’est sa meilleure performance ici à Montréal”, a déclaré M. Lapierre. J’ai l’impression qu’il va s’améliorer avec les années, à chaque fois qu’il revient. » PHOTO DOMINIQUE GRAVEL, LA PRESSE Le court central du stade IGA était bondé pour le match entre Daniel Evans et Tommy Paul vendredi soir. ” C’est marrant, [vendredi] le soir, nous avions un stade complètement rempli. C’était un match incroyable entre Daniel Evans et Tommy Paul. Les gens applaudissaient, mais je sentais qu’il y avait une tension qui était retombée. On est venu pour profiter du bon tennis et tout ça. » C’est ce que nous allons vivre ce week-end. Ce sont des joueurs qu’on connaît peut-être un peu moins, que les gens vont apprendre à connaître. Eugène Lapierre, directeur de l’Omnium Banque Nationale Pourtant, la présence d’Auger-Aliassime, comme celles d’Eugenie Bouchard ou de Milos Raonic dans le passé, ou de Vasek Pospisil, Denis Shapovalov, Bianca Andreescu et Leylah Fernandez cette année, crée une vague d’engouement pour le tennis au Québec. “Comme si maintenant, le Canada, le Québec, devaient perdre leurs complexes devant le tennis international et la possibilité de produire des champions”, suggère le directeur d’OBN. Cela, se souvient-il, est en grande partie dû au Centre national de haute performance de Tennis Canada, créé il y a 15 ans. « C’est ce que Louis Borfiga nous a apporté. Il nous a dit : « Les Canadiens ont des bras et des jambes comme tout le monde, alors ils devraient pouvoir gagner ! Il l’a prouvé aussi. Je pense que c’est pour ça. »
Personnage
PHOTO DOMINIQUE GRAVEL, LA PRESSE Hubert Hurkacz Eugène Lapierre a particulièrement apprécié sa première rencontre avec la 8e tête de série, le Polonais Hubert Hurkacz. “Je ne le connais pas très bien, mais quand il est arrivé, il est entré dans le bureau des arbitres et a dit : ‘Oh, tu es le directeur du tournoi.’ Je veux que tu saches que je peux tout faire pour le tournoi : si tu veux que j’aille faire quelque chose avec les jeunes ou que je signe des autographes, je suis disponible ! Avec son grand sourire. Très cool, je n’y croyais pas ! […] Cela fait partie des petites histoires que je vis tout au long du tournoi et j’espère que les fans apprécieront le jeu.”